« Je voulais montrer le personnage principal de cette histoire : le paysage »

Pierre-Marie Terral est venu parler de sa bande dessinée Le Larzac, histoire d’une résistance paysanne, assisté par le géographe Louis Marrou.

Son ouvrage reprend les dix longues années de lutte contre l’Etat pour conserver les terres aveyronnaises. “J’ai choisi un format illustré afin de pouvoir interagir avec un nouveau public, plus jeune. C’est essentiel, la conservation de la mémoire. Il ne faut pas que ces années soient oubliées”. Il ajoute : “ Je voulais montrer le personnage principal de cette lutte : le paysage.” 

Le plateau du Larzac est situé au sud de l’Aveyron. Cette terre est plutôt aride, avec peu de végétation. “Faiblement peuplé on dénombre trois habitants au kilomètre carré…” explique Pierre-Marie Terral. 

Ses terres ne sont pas seulement belles, elles sont aussi indispensables pour les agriculteurs. Cet immense plateau de plus de 30 000 hectares permet aux ovins et à une race en particulier, la brebis lacaune, de produire le lait qui sert à la fabrication du roquefort. Le cuir de ses brebis est lui transformé en gant à Millau. Toute la région s’est construite autour de ses deux activités commerciales, en cédant des terres pour la réalisation d’un campement militaire, cela aurait été toute une économie qui se serait effondrée.

“Les dessins sont réalisés par Sébastien Verdier, il a fait preuve d’une extrême précision sur l’exactitude des détails.” A travers sa bande-dessinée, il retrace la lutte entre militaires et agriculteurs, et aborde différents points de vue parfois mis à l’écart, comme les répercussions des conflits entre écoliers issus de famille d’agriculteurs ou de militaires. 

Une invitation à la lecture pour découvrir ou redécouvrir cette lutte paysanne qui a mobilisé des milliers de personnes dans les années 70 à travers la France et parfois même au-delà des frontières.