Au cœur de la salle L’Ormont à l’espace géonumérique, Julia Ambrosio, doctorante, et Sarah Ludwig, ingénieure d’études, ont présenté les travaux de la Chaire VALCOM sur le repérage des communs fonciers ancestraux et l’outil cartographique élaboré par son partenaire, la Régie de gestion des données Savoie Mont Blanc.
Le repérage des communs fonciers est particulièrement complexe et fastidieux. « Nous devons faire face à plusieurs difficultés : l’absence de statut juridique et les diverses catégories et appellations qui existent pour les communs fonciers en France », raconte Julia Ambrosio. En plus, les chercheurs doivent trouver un équilibre dans leur repérage entre la volonté de faire connaître les communautés qui gèrent ces propriétés collectives, la demande de ne pas être trop visibilisés des propriétaires de communs fonciers (car leur statut n’est pas protecteur) et la volonté de communiquer des avancées aux partenaires. « Pour mettre en forme ces recherches, nous avons un outil, rendu non-public pour respecter les demandes des communautés, fourni par la RGD Savoie Mont Blanc. Grâce à lui, nous pouvons avoir une représentation cartographique des sections de commune (une catégorie de communs fonciers), tout en respectant cette volonté de non-visibilité », détaille Julia Ambrosio.
L’utilité des communs fonciers
Un commun foncier possède de nombreux avantages. Sarah Ludwig en a mis plusieurs en avant, dont : « la gestion collective et raisonnée de ressources mises en partage, la création de liens sociaux, le partage et la transmission de savoir-faire et l’entretien des paysages et du petit patrimoine bâti ».
La Chaire VALCOM s’est donné pour mission de recréer une culture des communs fonciers grâce à un travail d’identification de ces propriétés collectives. « Nous allons accompagner, créer des outils permettant de chiffrer les bénéfices de ces communs, contribuer à la reconnaissance des différents savoir-faire immatériels », ajoute l’ingénieure d’études. Les communs semblent répondre à de nombreuses problématiques liées aux crises sociétales que l’on traverse. Ils représentent un système d’avenir pour les territoires dont on pourrait s’inspirer pour construire des politiques publiques intégrant les communs fonciers.
Pour ce faire, les communs fonciers ont besoin d’une plus grande reconnaissance à l’échelle nationale, « et cela passera sûrement par l’amplification de la visibilité des communs fonciers », conclut Julia Ambrosio.