Dans la forêt lointaine, on entend… les forestiers

Un trio original a été réuni au cinéma l’Empire ce dimanche face à un public très investi. Jean-Yves Boitte, chef du service forêt à l’ONF, Roger Perrin, président d’un syndicat de propriétaires de forestiers privés, et François Schouver, enseignant en gestion forestière, ont animé une discussion autour des forêts.

François Schouver rappelle l’importance des forêts et la difficulté de leurs gestions contenues de leurs enjeux divers. Elles sont une réserve en eau, elles façonnent les paysages et peuvent constituer des lieux de mémoire. Elles bénéficient à la préservation des vestiges de la guerre et des cités anciennes. « Gérer une forêt, c’est trouver le point de rencontre entre le propriétaire, la forêt et la règlementation. » Le gestionnaire y amène sa sensibilité et son vécu. Il est nécessaire de prendre en compte l’enjeu social, écologique et de production d’une parcelle.
La question de la temporalité est unanimement reconnue comme une difficulté majeure. Penser les forêts à moyen-long terme signifie envisager un plan de gestion entre 50 et 200 ans. Or, assurer la gestion de quelque chose qui perdurera au-delà de sa propre existence est une entreprise délicate. Il est nécessaire d’accompagner les forêts selon leurs particularités.  Désormais, les plans de gestion des forêts favorisent l’irrégularité. Les âges et les essences des arbres sur une même parcelle doivent être variés bien que cela complique l’exploitation. Dans les Vosges, les forêts sont privées pour un tiers, les deux autres tiers relevant donc du domaine public. Cependant, ce n’est pas représentatif de la situation globale française. En effet, trois quarts des forêts sur le territoire sont privés. Or, l’Etat étant moins contraint par des enjeux économiques, il bénéficie de la possibilité de laisser les forêts s’autogérer.