La salle de culte de l’Eglise Protestante Vie Chrétienne est plongée dans le noir. Trois écrans projettent dans un cadre arrondi ce qui semble être l’histoire de l’univers, des images de planètes s’enchainent suivies par celle d’un singe. On retrouve ensuite notre planète bleue dans un cadre carré, un homme s’approche de l’écran, de dos, il cherche à attraper la planète. Le mystère autour de cette image est rapidement dissipé : « Blue Marble, cette image me hante… ».
Il s’agit donc de cette fameuse image prise lors de la mission Apollon 17. L’homme évoque sa dépendance face à cette image, une « addiction iconique ». Elle est selon lui « une image qui contient toutes les autres, une amie avec laquelle il converse ». Son monologue se poursuit autour d’informations techniques liées à la photographie, elle a été prise le 7 décembre 1972 à 5 h 37 du matin, 1 h 54 après que la capsule ait quitté l’orbite terrestre pour rejoindre la lune. Les astronautes ont immortalisé un clair de terre, un moment où toute la surface du globe est éclairée. La Terre est tête en bas par rapport au représentation occidentale, le continent africain y est au centre. Blue Marble n’est qu’un prétexte à évoquer la détresse de l’homme, il exprime son mépris pour la photo argentique et son mépris pour le numérique. « Nous ne sommes plus que des bouffeurs insatiables de milliards d’images constituées de zéros et de uns. » Dans la plus grande indifférence universelle, notre habitat s’effondre. Rappelant l’existentialisme de Sartre, confronté à l’évanescence de l’homme et à sa vanité, il nous rappelle que l’effondrement de l’univers pourrait bien être précipité par l’absence de considérations écologiques dans nos choix contemporains.
Il s’agit donc de cette fameuse image prise lors de la mission Apollon 17. L’homme évoque sa dépendance face à cette image, une « addiction iconique ». Elle est selon lui « une image qui contient toutes les autres, une amie avec laquelle il converse ». Son monologue se poursuit autour d’informations techniques liées à la photographie, elle a été prise le 7 décembre 1972 à 5 h 37 du matin, 1 h 54 après que la capsule ait quitté l’orbite terrestre pour rejoindre la lune. Les astronautes ont immortalisé un clair de terre, un moment où toute la surface du globe est éclairée. La Terre est tête en bas par rapport au représentation occidentale, le continent africain y est au centre. Blue Marble n’est qu’un prétexte à évoquer la détresse de l’homme, il exprime son mépris pour la photo argentique et son mépris pour le numérique. « Nous ne sommes plus que des bouffeurs insatiables de milliards d’images constituées de zéros et de uns. » Dans la plus grande indifférence universelle, notre habitat s’effondre. Rappelant l’existentialisme de Sartre, confronté à l’évanescence de l’homme et à sa vanité, il nous rappelle que l’effondrement de l’univers pourrait bien être précipité par l’absence de considérations écologiques dans nos choix contemporains.
La salle s’emplit petit à petit de lumières, la performance s’achève. Cette création sert de prétexte à Michel Lussault pour présenter son livre, tout juste paru hier aux éditions du Seuil, « Cohabitons ! Pour une urbanité planétaire ! » Il avoue chercher un nouveau moyen de lancer les conversations autour de son sujet de recherche : l’altération de l’habilité de la Terre en raison de son urbanisation, et cherche à partager le sensible, selon la formulation de Jacques Rancière.