Lors d’une conférence tenue au studio Alice-Guy de l’IUT ce samedi 5 octobre, Tony Ibanez a présenté son travail portant sur le conflit dans les Préalpes d’Azur créé par le changement climatique entre forestiers et éleveurs.
Qui pourrait mieux parler d’un territoire qu’une personne qui y est née ? Natif de Sainte-Cézaire-sur-Siagne, le géographe Tony Ibanez, qui a notamment réalisé des études dans l’anthropologie, s’est penché sur un problème de ses Préalpes d’Azur : le conflit causé par le réchauffement climatique et opposant la volonté de conserver les forêts à celle de conserver le bétail.
Constitué à 70 % par des forêts mélangeant pins sylvestres et chênes, ce territoire réunissant 48 communes dispose d’un climat qui est « un mélange entre les climats montagnards et méditerrannéens », précise le conférencier. Ce qui a pour conséquence directe d’impacter une autre composante des Préalpes d’Azur, le pâturage (24,8 % du territoire).
La raison ? Les chaleurs fortes sévissant dans le sud. Un phénomène qui a tendance à s’accentuer avec le réchauffement climatique. « Avec les degrés supplémentaires, les arbres deviennent plus sensibles aux parasites et aux virus », a présenté Tony Ibanez. Ajoutez à cela les sécheresses et les incendies et vous obtiendrez les ingrédients pour un dépérissement massif.
Le problème de la sécheresse a récemment été constaté avec des conséquences déjà visibles sur l’activité bovine. La ressource fourragère et la production des élevages bovins ont diminué tandis que le bien-être des bêtes dans les espaces s’en est retrouvé affecté.
Pour s’adapter, les systèmes d’élevage ont besoin d’une couverture forestière, et là est bien tout le problème. Car pour s’adapter aux changements climatiques, les forêts ont besoin de temps et d’espace : outre les plantations, la diversification des espèces ou encore les éclaircies, la principale arme reste la régénération naturelle. Et pour ce faire, cela nécessite une mise en défend des espaces concernés. « Personne ne peut accéder à ces endroits, éleveurs compris », explique Tony Ibanez.
Alors quelle solution mettre en place pour faciliter la cohabitation ? La réponse n’existe pas encore mais suscite des interrogations pour le conférencier : « Doit-on prioriser un secteur d’activité ? Peut-on concilier les intérêts des forestiers et des éleveurs ? Comment anticiper les conflits à venir ? ». Une seule solution pourrait exister selon lui : « Il faudrait mettre en place une discussion entre ces deux secteurs qu’on a éloigné », a-t-il affirmé en clôture de conférence. Il n’y a plus qu’à…