Gildas Leprince, plus connu sous le nom de Mister Géopolitix, et Théo Pissard, alias « La Géozone », sont deux créateurs de contenu qui s’emploient à vulgariser la géographie et la géopolitique. La parole leur a été donnée, grâce aux questions de Tara Lennart, ce vendredi 3 octobre sous le chapiteau Amerigo.
Montrer que la géographie est accessible à tous : tel est, en quelques mots, l’un des fils conducteurs du Festival International de Géographie. Fidèles à l’événement déodatien, que ce soit en tant que festivaliers ou conférenciers, Mister Géopolitix et La Géozone, deux créateurs de contenu réunissant à eux deux près de 400 000 abonnés sur les réseaux sociaux, en sont de parfaits ambassadeurs.
Gildas Leprince se définit comme « un reporter de terrain », tandis que Théo Pissard, alias La Géozone, se présente plutôt comme un vidéaste s’appuyant sur ses connaissances personnelles pour créer ses vidéos. « Je pars du principe qu’il y a toujours quelque chose à apprendre sur un pays. Ce n’est pas toujours fun, mais il y a toujours une anecdote à retenir », explique-t-il.
Ce qui les anime ? « La passion », confie La Géozone, mais aussi, et surtout, la volonté d’informer un public jeune. « 70 % de ma communauté a entre 15 et 35 ans », affirme Mister Géopolitix. « C’est le moment d’être sur les réseaux », poursuit-il, tout en revendiquant le plaisir de faire du journalisme autrement, en marge des médias traditionnels. Une stratégie qui porte ses fruits : il a notamment pu assister à une réunion de l’OTAN (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord), en présence de plusieurs chefs d’État, aux côtés de cinq journalistes et dix créateurs de contenu.
Mais qui dit visibilité sur les réseaux sociaux dit aussi exposition à l’hyperviolence numérique. « Il faut faire très attention à ce qu’on dit, il faut vraiment proposer un contenu de qualité », affirme La Géozone. Ce n’est pourtant pas un gage de sérénité : « Sur certains sujets, même si une vidéo est très qualitative, on peut recevoir des critiques simplement parce qu’une personne n’approuve pas ce qui est dit », poursuit-il.
Ce phénomène s’explique aussi par la prolifération des « fake news », ou fausses informations.
« 74 % des Français ne savent pas faire la différence entre information et désinformation », a révélé Tara Lennart. « Nous ne sommes pas des machines, donc il peut arriver que chacun d’entre nous se fasse avoir par une fausse information », reconnaît Gildas Leprince. « Il faut accompagner les jeunes et éduquer les enfants. Internet est un outil formidable… à condition de savoir s’en servir. »
Tout comme la géographie : une science passionnante, à condition de savoir en parler.