Glacier d’Islande ou île du Pacifique, le réchauffement climatique n’épargne personne

Ils sont plus d’une centaine à être venus sous le chapiteau bleu et jaune des Grands-Moulins, se sensibiliser sur un sujet qui les concerne tous : le réchauffement climatique.

 

Autour de la table ronde : Esmeralda Longepee enseignante, chercheuse à l’université Panthéon Sorbonne, et Denis Mercier, géographe et auteur de l’Atlas des glaciers, paru le 18 septembre. Son ouvrage est actuellement disponible au salon du livre. Ensemble, ils présentent les enjeux du réchauffement climatique sur les terres, leur échange est animé par Etienne Cossart, un brillant géographe.

 

Esmeralda Longepee débute la conférence avec un sujet auquel elle est particulièrement sensible : la subversion marine. “C’est en troisième année de licence que je me suis aperçu de la vulnérabilité des atolls” ( Île en forme d’anneau constituée de récifs coralliens), je les ai étudiés et pour ma thèse, je suis allée au Kiribati, un petit pays en Océanie un peu comme les Maldives ou le Tuvalu, mais en moins touristique.” 

 

Augmentation du niveau de la mer, compensation par la création de sable par les récifs de corail, Esmeralda Longepee nous dévoile tous les enjeux de la vie sur place. Elle retranscrit avec justesse les difficultés auxquelles sont confrontées les populations locales.

 

Son homologue masculin prend le relais et explique, lui, les conséquences de la fonte des glaciers et du permafrost en Islande. “Les changements sont observables à échelle humaine. En seulement une génération, on voit une très nette différence. D’ici 2100, certains glaciers pourraient complètement disparaître.” Les glaciers sont un héritage du passé, les protéger c’est assurer un futur louable aux futures générations. 

 

Pour certains, la délocalisation est la solution à une terre qui n’est plus viable. Denis Mercier cite par exemple le cas Jakarta. La capitale indonésienne est déplacée à cause de la fragilité des sols. Or si certains pays peuvent se le permettre, les atolls n’ont pas la possibilité de pouvoir bouger au sein de leur territoire. Ainsi l’augmentation du niveau de l’océan signifierait une délocalisation au sein d’un autre pays. Le Tuvalu a signé un accord avec l’Australie en anticipation de ce potentiel futur problème. Entre déplacements, adaptabilité et conservation de son histoire, comment les populations vont-elles réussir à conserver leur histoire ?

 

L’audience est captivée, certains sont munis de stylos et de calepins. L’assemblée semble être de retour derrière les bancs de l’école et écoute avec attention les experts.