Samedi, Aurélien Bansept, président du PETR de la Déodatie, Pierre-Olivier Lausecker de l’Agence de l’Eau Rhin-Meuse, Jacques Nicolle, maire de Bertrimoutier, et Sylvain Plantureux, agro-écologue, ont traité la problématique du manque d’eau sur le territoire déodatien dans une table ronde animée par Nicolas Maisetti, du programme POPSU Transitions, au cinéma Empire.
Pour sa 34e édition, l’équipe organisatrice souhaitait apposer un accent local au Festival International de la Géographie. Qu’on se le dise, avec un thème comme « Urgences », il était difficilement pensable que les problématiques locales, d’autant plus qu’elles sont actuelles, ne soient pas évoquées. À condition, bien évidemment d’en être conscient.
Sur le territoire déodatien, c’est la pénurie d’eau associée à la sécheresse qui inquiète. « Du jour au lendemain, les habitants peuvent se retrouver à sec », a alerté Jacques Nicolle en sa qualité de maire. D’autant que « l’exigence des habitants est de plus en plus importante dans le quotidien », appuie-t-il.
« On voit que les visions du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) d’il y a une dizaine d’années sont vraies », a d’abord précisé l’agro-écologue Sylvain Plantureux. Pourtant, les indicateurs ne sont pas forcément ceux que l’on croit, comme le précise Pierre-Olivier Lausecker dans son propos : « Annuellement, la précipitation ne change pas mais le changement climatique se constate notamment dans les composantes que sont l’eau bleue et l’eau verte », tout en évoquant un phénomène d’« évapotranspiration », transfert d’une quantité d’eau vers l’atmosphère.
Quid des solutions ? Aurélien Bansept a présenté le système de « Paiements pour Services Environnementaux » qu’il présente comme un moyen de rémunération pour les agriculteurs se trouvant dans les zones humides, zones « indispensables pour pallier le problème de ressource en eau ». Jacques Nicolle a évoqué la nécessité de rénover les installations pour éviter les fuites. Quant à Pierre-Olivier Lausecker, il souhaite une augmentation de la perméabilisation des sols car « plus on maintient un sol vivant (avec de la matière organique) sur un territoire, plus l’eau sera préservée ».
Enfin, tous ont convergé vers une idée : le citoyen peut être la solution. « Un changement des comportements permettrait de gagner dix ans », précise Pierre-Olivier Lausecker. « L’implication du citoyen est nécessaire. Il faut l’informer des difficultés d’approvisionnement », complète Jacques Nicolle. Une implication qui, si elle peut se faire sur l’échelle privative, peut également se faire de manière publique avec la création d’un conseil de développement comme c’est le cas au PETR du Pays de la Déodatie représenté par Aurélien Bansept.