La place des cimetières, une question ressuscitée

« On ne pense pas forcément que les cimetières s’étendent », introduit Louis Dall’Aglio. Pendant, un peu plus d’une demi-heure, le géographe est revenu sur la question de la place dans les cimetière en ville, avec une touche humoristique qui a conquis son auditoire.

Depuis les années 80, la surface des cimetières a beaucoup augmenté en France Métropolitaine (64% de surface gagnée). Bien que les morts ne restent pas enterrés indéfiniment, la population s’est agrandie et le nombre de décès avec. Les cimetières doivent donc s’agrandir, mais cela est parfois difficile et cause bien des conflits. En s’appuyant sur ses travaux portant sur la métropole de Lyon, Louis Dall’Aglio justifie les difficultés et parfois les paradoxes qu’impose l’extension des cimetières. « Ils ne sont pas toujours perçus comme d’utilité publique. L’extension pavillonnaire des communes autour de la métropole pose parfois des problèmes pour agrandir les cimetières. Des fois comme à Mions, le cimetière s’étend dans des formes particulières (dans ce cas en angle droit) autour des résidences. »

 Un avenir incertain

 Il y a cinq ans, la question de la place dans les cimetières n’était pas à l’ordre du jour, mais elle l’est devenue dans une perspective assez lointaine. « Avec l’avènement de la crémation et son extension rapide, 35% environ des décès aujourd’hui, le besoin de places s’est allégé », explicite le chercheur. Pour l’avenir, la vision de la conservation du corps du défunt est en pleine mouvance. D’abord vue comme un besoin de propreté impeccable sur le monument de recueillement, aujourd’hui la tendance est plutôt à la gestion naturelle et au contournement des produits chimiques et pesticides. De nouvelles pratiques comme l’humusation ou la terramation sont encore illégales en France. Pourtant, ces principes basés sur la décomposition et le compostage pourraient permettre de désemplir les cimetières.

Pour palier ce problème, certains pays ont commencé à « enterrer » hors sol les défunts, dans des bâtiments à plusieurs étages. La vision du cimetière devrait donc évoluer.