Les glaciers comme marqueurs du changement climatique

Ce samedi 5 octobre, Denis Mercier a objectivé un terrible fait : si rien n’est fait d’ici 2100, les glaciers alpins auront quasiment tous disparu. Devant une belle assemblée à La Boussole, le géomorphologue a évoqué les conséquences d’un tel phénomène sans pour autant cacher que des motifs d’espoirs existent.

Le réchauffement climatique est là et attire toujours autant les curiosités. Et ce n’est pas une personne qui a assisté à la conférence tenue par Denis Mercier ce samedi 5 octobre qui pourrait dire le contraire. Quelques minutes avant la prise de parole du conférencier, la salle Isabelle-Autissier affichait complet, au grand damne de festivaliers contraints de rebrousser chemin.

Dans le contenu, là aussi, les faits sont indéniables. Glaciers de vallées, glaciers de cirque ou encore glaciers suspendus : tous sont menacés de disparition. « Dans le cas le plus pessimiste, si la température augmente de 4°C, 95 % des glaciers auront disparu avant 2100 », a affirmé Denis Mercier. Pour preuve, des bandes blanches en hiver ou des bandes grises en été montrent que les glaciers se déplacent.

« Les glaciers sont déficitaires », a-t-il poursuivi. En clair, la part annuelle de neige reçue est inférieure à la part dilapidée. Et ce, y compris dans des années telles que celle en cours où l’été a été suffisamment chaud malgré des températures moins élevées que lors des étés précédents. Ce phénomène de déficit date des années 1850, la fin de l’Age glaciaire. Une période qui s’inscrit dans un laps de temps plus large (de l’ordre de 20 000 ans) où les variations climatiques sont fréquentes.

Les conséquences de ce changement existent. Les lacs proglaciaires résultant de la fonte d’un glacier peuvent se vidanger, les parois rocheuses peuvent s’écrouler et, dans le pire des cas, la deuxième conséquence citée peut entraîner la première.

Alors que faire pour éviter que cette « ressource économique » selon Denis Mercier soit à ce point menacée ?  La réponse fuse : « Agir sur les causes, évidemment » L’une des solutions : L’association Ice memory fabrique des carottes glaciaires (un prélèvement) qu’elle stocke en Antarctique dans la perspective d’éventuelles avancées technologiques permettant de rectifier le tir.

Et si rien ne change, alors la végétation verte pourrait s’installer sur les flans de montagne en lieu et place de la neige. Ce qui pourrait avoir pour effet d’éviter les écroulements incessants. En bref, une petite lueur dans un avenir aux couleurs sombres.