Des histoires de train… C’est par ce biais un chouïa surprenant que Thibaut Sardier, président de l’association organisatrice, a introduit le grand entretien inaugural. Et si, finalement, le FIG était d’abord une histoire de rencontre(s) ?
La géographie est une science humaine. On a l’habitude ici et bien involontairement, de privilégier le terme « science » à l’adjectif « humaine ». Ce vendredi soir, le grand entretien inaugural a, pour plein de bonnes raisons différentes, remis l’Homme à sa place. A sa bonne place. Celle où il réfléchit. Où il écoute. Où il respecte. Celle où l’on se tend la main. Celle où l’on agit ensemble.
Thibaut Sardier, président de l’Association pour le développement du Festival International de Géographie, l’a démontré en introduction en expliquant comment Cédric Villani avait accepté, moins d’une heure avant le début de la cérémonie, de remplacer le président 2024 Gaspard Koenig, retenu bien malgré lui en chemin, lors du Grand Entretien animé par Eric Fottorino. Le Grand Entretien, un exercice qui nécessite habituellement une préparation, des échanges, des lectures… Et pourtant, sûrement parce que les deux hommes se connaissent bien, ce moment teinté d’humour et de liberté a été à la hauteur des attentes… que personne n’avait, forcément !
Dans son allocution, Bruno Toussaint, maire de Saint-Dié-des-Vosges, a su s’éloigner des problématiques et enjeux scientifiques au moment de parler du thème : « Quand on me parle de terre, je pense spontanément à mes enfants et petits-enfants, à cette terre qu’on doit protéger, cette terre qui nous régale, cette terre qui nous réjouit. » Et comment rester insensible aux propos de Martine Lizola, présidente de la commission Culture et Mémoire du Grand Est, lorsqu’elle explique pourquoi la Région a fait le choix de soutenir encore davantage le FIG pour cette édition 2024, mettant en valeur le partage, l’accompagnement, la politique en faveur du livre, chez les jeunes notamment.
Et c’est encore en mettant l’humain au dessus de toutes les autres considérations que la directrice Victoria Kapps a tenu à remercier les partenaires du Festival, « sans lesquels il ne se passerait pas grand chose ». « Je suis particulièrement attachée à l’aspect humain des relations que j’entretiens avec tous. » Attachement…. Le terme a été repris quelques secondes plus tard par Thibaut Sardier au moment où il s’interrogeait. « Pourquoi Florence Nussbaum fait six heures de route et multiplie les conférences avec son enfant de 7 mois dans les bras ? Pourquoi Ninon a accepté hier soir un remplacement au pied levé ce matin ? Pourquoi Cédric Villani accepte ce grand entretien à la dernière minute ? Pourquoi vous, public, bravez la pluie et acceptez d’attendre devant une salle au risque de ne pas avoir de place ? Parce qu’il existe un attachement à ce festival ; parce qu’il existe un attachement à Saint-Dié. Parce que nous sommes du même monde et pensons que nous pouvons le construire ensemble. Trouver des solutions ensemble. »