Il faut libérer la montagne !


Il faut libérer la montagne !

Au travers de leurs récits et en se basant sur leurs expériences personnelles, Nicolas Crunchant et Guillaume Desmurs évoquent leurs inquiétudes sur le futur de la montagne. Ils ont eu l’occasion d’en parler ce vendredi 4 octobre lors d’une rencontre orchestrée par Sonia Déchamps à la Tour de la Liberté.

L’un, Guillaume Desmurs, a écrit un récit fictif (Saskia) avec comme personnage principal Alex, un jeune guide de montagne tandis que son alter-égo, Nicolas Crunchant a choisi d’évoquer son aventure personnelle avec un périple de 1 500 kilomètres à travers les Alpes (J’ai écouté les Alpes). Mais les deux ont un point commun : ils sont plutôt inquiets quant à la prise de conscience des impacts du réchauffement climatique sur le massif alpin. « Même si j’étais réticent au départ, le terme cataclysme me convient pour ce qui se passe actuellement dans les Alpes et ce qui se passera dans la décennie à venir », a affirmé le second nommé en constatant, notamment, une baisse du nombre de chants d’oiseaux.

Pour Guillaume Desmurs, la prise de conscience vient avec la sagesse. Dans son récit paradoxalement situé dans le centre-ville de Chamonix, le narrateur est un jeune guide de montagne souhaitant se tester face à la montagne en voulant faire ses preuves, notamment dans le domaine de la séduction avec Saskia. « Alex est une version insupportable de moi-même, c’est un anti-héros », raconte l’auteur. Mais au fil des pages, le narrateur va prendre conscience de l’ampleur de la tâche incombant aux humains quant au devenir des activités de la montagne. « C’est un composite de jeunes guides que j’ai pu croiser ».

Nicolas Crunchant poursuit, non sans complicité avec l’auteur de Saskia : « on ne fait pas ce que l’on veut en montagne, il y a des règles ». C’est même auprès de Pierre Dalloz qu’il trouvera une expression pour définir les hautes altitudes : « la montagne n’est pas l’infini mais elle le suggère ».

Désormais, selon eux et une bonne partie de la salle qui acquiesçait, l’avenir n’est pas forcément très joyeux. « Au lieu de préparer l’avenir, on est dans une sorte de déni pour aller au bout du modèle », se désole Nicolas Crunchant.

Mais quelques lueurs d’espoirs existent selon Guillaume Desmurs malgré des réticences politiques. « Il y a des endroits comme à Métabief, Bourg-Saint-Maurice-les-Arcs ou Tignes où l’on prépare la transformation pour éviter de grosses pertes économiques ». De là à servir d’exemple au plus grand nombre ?