Terre de gravure, terre de poème

Ce vendredi 4 octobre, le public du Festival international de Géographie a eu la chance de découvrir l’exposition « Comptines autour de la Terre » à la librairie Le Neuf à Saint-Dié-des-Vosges.


Pour se rendre dans l’espace artistique de la boutique, il fallait d’abord passer par les rayons de livres d’histoires, de géographie et de romans. Puis, au détour d’une large étagère, emprunter la porte menant à l’étage. Le vernissage se trouvait là-haut. Dans un petit salon surplombant le quai Maréchal-Leclerc et avec vue sur la Meurthe, la graveuse et dessinatrice, Martine Perrin Cossin accueillait les visiteurs dans la bonne humeur. Elle y présentait son projet « Comptines autour de la Terre » en collaboration avec Gérard Lecomte, poète déodatien.

« C’est un projet initié avec Gérard qui écrit des quatrains » raconte-t-elle. À eux deux, ils ont confectionné une série de leporello. Ce sont de petites feuilles pliées en accordéon qui, une fois dépliée, dévoilent des pages de récit. « Le projet parle de la terre et des petites choses symboliques qui la composent » ajoute Martine Perrin Cossin. Le public a pu retrouver des représentations d’animaux, des formes végétales, issues du bois, de la terre. Le tout ressortant sur du bois et du liège, avec des impressions à l’encre d’imprimerie.

 

Son art va alors au-delà du projet initial. En partant de ce travail en duo, la graveuse, également originaire des Vosges, a réalisé plusieurs gravures sur bois et des impressions sur du papier japonais. Point d’orgue de l’exposition, la lecture des comptines qui étaient présentes sur les leporello, par les deux exposants. Un moment de calme, ressemblant presque à un récital. Puisant dans des inspirations des poèmes du Moyen-âge, Gérard Lecomte vivait ce temps de lecture. Les deux artistes alternaient les quatrains, devant un public admiratif de l’œuvre.

 

Le travail minutieux de la gravure, Martine l’a toujours exercé. Passée par les beaux-arts, puis enseignant les arts plastiques, elle n’a jamais cessé de varier les supports d’expression. « Un véritable métier d’artisan » soutient-elle sourire aux lèvres. Bois, liège, plâtre ou encore carton, l’artiste aime l’expérimentation. La particularité de la graveuse, que l’on retrouve dans cette exposition, c’est la rareté. Elle fait peu de séries, privilégiant les exemplaires uniques, tels que « Celle qui veille » réalisé avec des coupes dans du papier et parsemé de feuilles dorées. « Rareté », un mot qui résonne dans ce thème de « terres », où l’on sait combien notre planète et nos territoires sont uniques.