Sols, qui êtes-vous ?
Omniprésents dans notre quotidien, les sols souffrent pourtant d’une méconnaissance générale. Ce vendredi 4 octobre, à l’Espace Georges-Sadoul, Brian Chaize, Marc-André Selosse et Geoffroy Sere ont percé les mystères qui se cachent sous nos pieds lors d’une table ronde animée par la journaliste de Le 1 Hebdo, Lou Héliot.
La question est lancée par la journaliste Lou Héliot : « Qu’est-ce qu’un sol ? » « C’est la pédosphère, c’est-à-dire la couche entre la biosphère et la lithosphère », a répondu immédiatement le géographe Brian Chaize. « Dans une motte de terre, il y a des bactéries, des champignons, des virus ou encore des êtres vivants », a ajouté Marc-André Selosse, professeur au Muséum. « Il y a une douzaine de classes de sols qui regroupent une cinquantaine de types », a complété Geoffroy Séré de l’Université de Lorraine.
Vous l’aurez compris, on peut donner plusieurs définitions à ce terme connu du grand public et pourtant méconnu dans sa profondeur. Ceux qui le connaissent « peuvent s’en servir à des fins industrielles » a affirmé Brian Chaize en se basant sur ses études dans les vignobles de Bourgogne.
Pour autant, doit-on vraiment s’en soucier ? Certains évoquent l’expression « santé du sol », mais en réalité celle-ci varie en fonction de la typologie. « Le sol est un écosystème. Dans certaines circonstances, il soutient notre santé donc on peut dire « le sol c’est vous ! » », a affirmé Marc-André Selosse en s’adressant au public d’un Espace Georges-Sadoul bien rempli.
S’est alors posé la question de la potentielle mort d’un sol. « C’est lorsqu’il perd sa fonction productrice, lorsqu’il disparaît », a expliqué Brian Chaize. Pour Marc-André Selosse, l’homme a une action sur la durée de vie d’un sol : « Le labour tue les sols et expose les animaux à la sécheresse ».
Geoffrey Sere, lui, a évoqué la possibilité de faire revivre un sol en parlant de phyto-extraction ou encore de revalorisation des déchets organiques. « On peut recréer la fertilité du sol mais pas l’écosystème », a-t-il néanmoins nuancé.
Alors que faut-il faire pour préserver les sols existants ? Plusieurs solutions existent selon les intervenants mais pour eux, la sensibilisation du jeune public doit être prioritaire. Il n’y plus qu’à espérer que le message soit entendu…