Toujours prêt à mélanger les genres, le FIG a donné rendez-vous au public dans une école d’art pour un petit déjeuner… littéraire. Le temps d’une matinée, le CEPAGRAP a accueilli l’écrivaine Valérie Zenatti pour échanger sur son dernier livre La Surprise publié aux éditions Autrement, maison phare du FIG 2025.
Sous des airs de café littéraire, la rencontre était animée par le directeur de l’école Emmanuel Antoine. À sa gauche, Valérie Zenatti, excitée à l’idée de rencontrer son public et de partager avec lui l’ébauche de son ouvrage. La surprise a été pour le coup une surprise pour l’écrivaine. Dans le cadre d’un projet pour lequel elle fut sollicitée, Valérie Zenatti a rédigé une lettre pour expliquer en quoi ce projet est une surprise. Et c’est ainsi que le mot lui a été révélé.
« La surprise est un sentiment universel » justifie Valérie Zenatti à son public pour le choix de ce mot. Elle le renvoie à ce qu’elle nomme le « premier état », celui qui précède le temps de réaction. L’état premier est comparé à la naissance, ce moment où le nourrisson est saisi par quelque chose de plus grand que lui. C’est avant tout une innocence, comme le souligne le sous-titre de son essai (Une innocence renouvelée). Pour Valérie Zenatti, la surprise se définit comme un événement radical qui tranche entre l’avant et l’après.
Dans cet ouvrage qui est loin de se prétendre philosophique malgré une démarche méticuleuse, l’autrice décrit des événements de surprises. Dans un passage elle part d’une expérience personnelle, la visite surprise faite à sa mère et l’effet que renvoie ce geste à la personne. Telle une philosophe, Valérie Zenatti revient sur l’étymologie du mot surprise, d’abord en français, sa langue maternelle, puis en hébreu, sa deuxième langue. La « sur-prise » pour reprendre l’étymologie française, c’est quelque chose qui nous prend au-delà de nous-même. Elle est partout, même dans l’écriture, sans quoi il n’y aurait pas de littérature. « Sans surprise pas de livre » affirme Valérie Zenatti.