Faire le point sur le conflit au Moyen-Orient

Après une foire aux questions sur Trump, une table ronde sur la guerre ukraino-russe, il était impensable de ne pas traiter de la situation au Proche-Orient lors d’un festival ayant pour thème « pouvoir ». Pour répondre à ces problématiques aussi complexes que dramatiques, quatre experts : Pierre Blanc, géographe, Pierre Haski, ancien correspondant pour Libération au Moyen-Orient et président de Reporters sans frontière, Adel Bakaman, sociologue et Edwy Plenel, cofondateur de Médiapart. Le tout chapeauté par la journaliste du Monde, Delphine Papin.

Pour aborder une situation aussi complexe que celle au Moyen-Orient, il faut aborder l’histoire de cette zone. La table ronde s’est focalisée davantage sur le conflit israélo-palestinien. A quelques jours des deux ans du massacre du 7 octobre, il faut revenir en amont, pour comprendre le contexte de cette tuerie. Pierre Blanc commence son intervention en abordant les dépossessions territoriales de la Palestine par Israël au cours de son histoire, notamment lors des différents conflits les ayant opposés. Tout a été fait pour favoriser une montée des extrêmes que cela soit du côté palestinien avec le Hamas ou avec le Likoud israélien, parti de sionistes religieux.

Pierre Haski, quant à lui, était dans la région pendant les accords d’Oslo, accord qui aurait dû aboutir à une résolution du conflit israelo-palestinien. Il demeure assez critique de celui-ci. Les Palestiniens négociateurs ne vivaient pas en Palestine et n’ont donc prévu aucun gel de la colonisation.

Le sociologue Adel Bakaman desserre la focale et parle d’une décomposition au Moyen-Orient depuis le 11 septembre. Pour lui, depuis cette date, rien n’a été reconstruit dans la région. Il aborde le plan de démocratisation de la zone par les Etats-Unis depuis l’Irak. Celui-ci s’étant soldé par un état dirigé par une milice. L’autre échec demeure pour lui le Printemps arabe qui a détruit certains Etats et en a autoritarisé d’autres.

Edwy Plenel était le dernier à intervenir. Il est revenu sur la progression positive, mais tardive, de la reconnaissance palestinienne. “Il ne faut pas que cette reconnaissance soit celle d’une pierre tombale”, a-t-il déploré. S’en est suivi une critique du colonialisme sous toutes ses formes et sur la barbarie des colons. Pour lui on devient barbare à partir du moment où des personnes civilisées voient de la barbarie chez d’autres. Les soldats israéliens avant de commettre ces actes ignobles, sont des jeunes gens éduqués et civilisés.

La table ronde s’est achevée sur des questions du public portant sur la menace qui pèse sur la liberté d’informer et de débattre ou sur les moyens d’actions à notre disposition pour lutter contre ce qu’il se passe à Gaza.