Conférence sur les Tiges, nécropole des Alpins, classée à l’UNESCO

Le samedi 5 octobre au lycée Jules-Ferry, Yann Prouillet, éditeur et historien, présentait une conférence sur l’intégration à l’UNESCO des Tiges, la nécropole déodatienne de la Première Guerre mondiale.

C’est à 17 h que Yann Prouillet a démarré sa présentation, devant un amphithéâtre rempli. L’historien a de quoi être heureux. La nécropole des Tiges est entrée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Un accomplissement, fruit de longues années de travail et de procédures interminables. Yan Prouillet en est fier et le fait savoir. « Ce patrimoine est présent partout » annonçait-il d’emblée. En effet, le territoire des Vosges, précisément ses montagnes, fut le théâtre d’immenses affrontements en 1914. De la Grande Guerre, les rochers ont gardé des noms gravés de soldats américains, polonais et français. Ce sont devenus de véritables supports d’expression. Les massifs sont alors devenus un musée à ciel ouvert. Les pentes et autres cols sont ainsi recouverts de croix, disposées au cours de la guerre pour repérer les morts. Sur ces emplacements demeure chaque soldat tombé au combat, français comme allemands. Pas moins de 15 791 Vosgiens sont morts en cette triste année 1914.

Il a donc fallu attendre quinze années pour que l’UNESCO accepte de classer l’entièreté du massif portant les stigmates de la Grande Guerre, qui s’étend même jusqu’au Bas-Rhin. Ce sont donc des nécropoles telles que les Tiges mais aussi la Fontenelle, la Chipotte ou encore le Petit Donon que l’UNESCO a classées, les faisant entrer une deuxième fois dans l’Histoire. Avec ce classement, l’idée était de fédérer les territoires de « l’ancien front », de mettre en place une véritable structure patrimoniale de la guerre de 1914, en créant une accessibilité pour le grand public.

« Traiter la mort de masse de manière individuelle, et non plus de traiter les morts comme des bouts de viande » prononçait solennellement Yann Prouillet face aux spectateurs. Car contrairement à la guerre de 1870, où les corps finissaient dans des fosses communes, l’UNESCO a retenu une avancée dans l’humanité : donner une sépulture à un soldat.