Militante écologiste et porte-voix de la jeunesse française engagée, Camille Etienne est venue au FIG pour un entretien des plus pertinent, entre rapport au livre et rapport au monde.
Salle comble, à l’Espace Georges-Sadoul, pour accueillir la tant attendue Camille Etienne. Pour lui tenir compagnie, le suisse Patrick Vallélian s’est proposé en animateur. Sans attendre, il l’interroge en tant qu’écrivaine sur son dernier ouvrage sorti en mai 2023: “Pour un soulèvement écologique – Dépasser notre impuissance collective”.
Pour la militante, “le livre permet d’imposer des questions”. Contrairement à un entretien classique en télévision où l’interviewé est perdu dans un flot d’interrogations diverses, les chapitres de son ouvrage limitent les journalistes aux sujets qu’elle aborde. La lecture c’est aussi un moment intime et exclusif avec le lecteur : “On prend toujours consciemment la décision de lire, n’importe où, et on prête notre attention à une seule personne pendant plusieurs heures”, explique-t-elle. Même si elle fait la promotion des libraires indépendants, elle ne choisit pas les lieux de vente : “Je suis numéro un des ventes dans la catégorie “environnement” d’Amazon”, s’amuse-t-elle.
Des revendications immuables
Camille Etienne a également pu développer sa vision en s’entretenant avec le public. Elle tient à dénoncer les dérives de la récupération politique de l’écologie par des partis extrêmes, qui la teintent d’idées “racistes, ce qui crée le principe d’écofascisme”, ajoute-t-elle. Elle revient aussi sur les actes de désobéissance civile avec leur finalité pacifique : “Les suffragettes ont aussi dû enfreindre des règles pour faire gagner des droits aux femmes”, assure-t-elle.
Dans son esprit, une des solutions réside dans les actions “choc”, comme les jets de soupe de JustStopOil : “Elles mettent dans une posture désagréable qui finit par amener à la réflexion et à une autre manière de voir les choses, et pourquoi pas à s’engager”.