Disposant de compétences différentes, Damien Deville, Cassandr
Disposant de compétences différentes, Damien Deville, Cassandre Lepicard, Perrin Remonté et Julianne Sedan ont réalisé un ouvrage qui place la carte comme témoin de notre monde. Cet ouvrage, comme celui sur l’Anthropocène de Laurent Testot, a fait l’objet d’une rencontre au cinéma Empire ce samedi 4 octobre.
Pour représenter le monde à travers une carte, le planisphère scolaire, avec ses couleurs uniformes et ses légendes codifiées, est-il la seule option ? Évidemment, ce n’est pas au Festival International de Géographie qu’une réponse affirmative serait donnée. La preuve en est apportée avec La France des mille lieux : vers un réenchantement cartographique, ouvrage conçu en collaboration par le géographe Damien Deville, l’illustratrice Cassandre Lepicard, le cartographe Perrin Remonté et la designer graphique Julianne Sedan.
Dans ce livre, on peut par exemple découvrir une carte de la Nouvelle-Calédonie entourée de dessins d’animaux. « J’avais envie qu’on se concentre sur les animaux, dans l’idée de redonner une place au vivant », explique Cassandre Lepicard, avant d’ajouter quelques phrases plus loin : « Il fallait créer un lien entre l’être humain et les autres espèces qui peuplent le territoire. »
Autre exemple : la carte de La France des marais, façonnée par Julianne Sedan. « On ne regarde pas beaucoup les contours d’une carte ; ce qui est intéressant, c’est de dévoiler l’intérieur. Je me rends dans les paysages pour en révéler la densité à travers le détail », commente-t-elle.
Les cartes peuvent aussi être des marqueurs de géographie culturelle, selon laquelle « le territoire est le portrait de son historicité », que « l’être se crée en créant son milieu » et qu’« un territoire est un corps en mouvement dans un lieu », selon les mots de Damien Deville.
Dans ces cartes, une chose semble toutefois absente : l’humain. « On représente rarement la figure humaine, car, en tant que lecteur, cela induirait une lecture différente », explique Julianne Sedan. « L’être humain est dissocié des environnements sauvages », ajoute Cassandre Lepicard.
Pour retrouver cette présence humaine, il faut se tourner vers l’ouvrage Notre empreinte sur Terre. Des contes et infographies pour comprendre l’Anthropocène. Coécrit par Laurent Testot et Perrin Remonté, il met en lumière l’impact de l’homme sur les bouleversements terrestres. « L’idée était de rendre le sujet didactique », explique ce dernier. Une mission complexe que les auteurs semblent avoir brillamment relevée.