Prison / justice : une géographie des inégalités

Niveaux

  • 2nde
  • 1ère
  • Terminale

Durée

1 h 30 à 2 h

Date(s)

  • vendredi 3 octobre

L'intervenant

Olivier Milhaud Samarina

Olivier Milhaud Samarina est géographe. Il est maître de conférences en géographie à Sorbonne Université, et habilité à diriger des recherches au sein du laboratoire Médiations - sciences des lieux, sciences des liens. Ses travaux portent sur la géographie de l'enfermement ("Séparer et punir. Géographie des prisons françaises", CNRS éditions, 2017), et sur les marges sociales des territoires ("La France des marges", Documentation photographique, 2017). Il s'intéresse de plus en plus à la géographie des savoirs, et notamment aux savoirs expérientiels des personnes en situation de pauvreté. La difficile circulation de ces savoirs soulève des enjeux d'injustice épistémique. Il est membre du collectif GéoXXI qui a dirigé "Géographies, un dictionnaire" (CNRS éditions, 2025).

L'intervention

Cette conférence porte sur la justice, thème possible de l’éducation morale et civique en 2nde sur l’État de droit, en 1ere : « Fondements et fragilités du lien social », ou en Droits et grands enjeux du monde contemporain en Terminale (liberté et sécurité). Le propos sera celui d’un géographe et non pas d’un juriste. Trois points seront abordés : l’éloignement géographique relatif des prisons en France (trop loin ou trop proches ?) ; faire face à la séparation dedans/dehors (vécu des discontinuités spatiales par les détenus et leurs familles notamment) ; interroger l’architecture compartimentée des prisons (où sont les liens entre les murs ? comment est organisé l’espace? comment est-il vécu ?).

Le Livre

Séparer et punir. Géographie des prisons françaises

Olivier Milhaud Samarina (CNRS Editions)
La prison est une peine géographique : elle punit par l'espace. Elle tient des populations détenues à distance de leurs proches et les confine dans des lieux clos. En même temps, le dispositif carcéral cherche à réinsérer le détenu dans la cité, à maintenir ses liens familiaux. La prison est une peine géographique : elle punit par l'espace. Elle tient des populations détenues à distance de leurs proches et les confine dans des lieux clos. En même temps, le dispositif carcéral cherche à réinsérer le détenu dans la cité, à maintenir ses liens familiaux. En dépit de proximités avérées entre la plupart des prisons et les bassins de population, les détenus et leurs proches vivent l'incarcération comme une mise à l'écart. Les riverains souhaitent souvent éloigner les nuisances des prisons, voire cacher le stigmate carcéral. L'architecture même des prisons accentue cette obsession séparatrice : démarquer le dedans du dehors et séparer les détenus entre eux. La prison des détenus et celle des architectes, celle des proches et celle de l'Administration pénitentiaire, celle des riverains et celle des élus locaux, composent un dispositif de séparation : la prison coupe les liens sociaux et empêche les détenus de partager un monde commun entre les murs. L'enquête menée par Olivier Milhaud, dans les murs et hors les murs, souligne l'inefficacité d'un tel système, et invite à repenser l'espace de la prison.

Le matériel

Un ordinateur et un vidéo projecteur