Vestiges du passé et souvent abandonnées, les friches industrielles connaissent des destins bien différents et sont au cœur de la table ronde animée ce samedi 5 octobre par Florence Nussbaum.
Abondantes dans les quartiers en crise et très convoitées dans les métropoles en expansion rapide, l’on se demande aujourd’hui si les friches sont des reliques d’un passé à conserver ou bien des lieux à faire disparaître. Trois spécialistes ont essayé de répondre à ces questions.
Dans sa thèse, Aude Le Gallou s’est questionnée sur les enjeux géographiques des approches touristiques des lieux abandonnées, notamment dans les villes de Berlin et de Détroit. Ses travaux de recherche ont permis de démontrer que grâce à une évolution des imaginaires autour des friches, ces dernières deviennent des lieux attractifs voire touristiques avec la pratique de l’urbex. Depuis 2021, la chercheuse se demande comment et pourquoi les gens s’approprient les friches et sur l’usage qu’ils en font. Pour elle, les friches sont avant tout des espaces « plein de traces » dont la mémoire est souvent trop peu valorisée.
Anne Delos apporte des solutions aux problèmes soulevés par Aude Le Gallou avec son projet intitulé « Ma friche urbaine ». Il s’agit d’un projet d’occupation temporaire d’espaces laissés vacants pour répondre aux besoins immédiats du territoire. Concrètement, cela permet de faire des friches de nouveaux lieux de vie pour éviter les mésusages. De plus, l’occupation temporaire offre la possibilité de faire le lien entre le passé et l’usage futur du lieu laissé vacant tout en contribuant à la revitalisation et au changement de l’image d’un quartier.
Enfin, Guillaume Hébert, architecte urbaniste nous a parlé de différents projets de réhabilitation de friches comme celui du Louvre Lens ou plus récemment du village olympique et paralympique.
En somme, la transformation des friches permet de penser la ville post-carbone et s’inscrit dans une démarche durable puisque la réutilisation de ces espaces évite l’étalement urbain et donc l’amenuisement d’autres terres.