Une cathédrale pleine à craquer, pour accueillir Pierre Haski, Edwy Plenel et Sylvain Kahn. Le tout animé par Paul Didier, aux questions maintes fois soulignées comme « pertinentes » par ses invités. Le thème : les défis de l’Europe. « Une Europe dont l’image a radicalement changé depuis 2020, et la crise du covid. Sa perception est passée de celle d’un problème à une solution », commente Sylvain Kahn, qui étudie l’entité depuis 25 ans.
L’Europe à l’échelle mondiale
Avec les conflits géopolitiques et la reconstruction du monde à l’heure actuelle, l’Union européenne est en difficulté face à une obligation d’évolution. « L’Europe devrait avoir son mot à dire dans la recomposition perpétuelle que le monde vit. Mais elle y a en quelque sorte renoncé, explicite Pierre Haski. Elle pourrait être la puissance d’équilibre dans la reconstruction du monde. Comme elle ne le fait pas, elle risque de rester dans la remorque des États-Unis. » Le journaliste et chroniqueur ajoute ensuite que la transformation de l’UE, est aussi difficile par la diversité des points de vue et des situations des pays qui la composent. « La France est dans une situation sécuritaire, où elle n’a pas besoin de s’inquiéter d’un quelconque conflit. Pour les pays Baltes, la situation est tout autre. Ils dépendent de l’Amérique pour leur défense, et sont à la proximité de la guerre en Ukraine. »
Pour Edwy Plenel : « L’Europe a eu un sursaut démocratique après la seconde guerre mondiale, avec notamment la création de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Nous pouvons et devons la défendre. »
L’Europe a quand même des atouts et reste une puissance mondialement reconnue, où la guerre n’est plus intervenue depuis près de 75 ans – hors conflit russo-ukrainien. « Pour régler ses conflits, l’emploi de la violence ou des conflits n’est plus d’actualité, ajoute Sylvain Kahn. Aujourd’hui, elle ne peut plus être faible ou forte, mais l’Europe doit se demander comment préserver ce qui a été construit, et ses valeurs. »