Après une salve de discours inauguraux officialisant le 34e Festival International de Géographie (FIG), le président Rony Brauman a présenté sa vision des urgences grâce aux questions de la journaliste Mémona Hintermann.
Considéré comme une « maison où on apprend à se parler et à se comprendre » selon les termes employés par le président de l’association porteuse de l’événement Thibaut Sardier, le Festival International de Géographie a officiellement été inauguré en début de soirée, vendredi. Comme le veut la tradition, les discours se sont enchaînés. Bruno Toussaint, maire de Saint-Dié-des-Vosges, a parlé d’un « Festival qui permet le vivre-ensemble » tout en rappelant le fait que « les urgences n’épargnent pas un territoire ». David Valence, député de la 2e circonscription des Vosges, a évoqué l’ancienneté du Festival avant de revenir sur sa rencontre, plus tôt dans l’après-midi, avec des lycéens dont « l’attitude apporte énormément d’espérance ». Enfin, la préfète du Département des Vosges, Valérie Michel-Moreaux, a explicité sa vision du thème « qui implique la notion de temps contraint [avec l’idée] de nous faire passer à l’action impérativement » mais aussi du pays invité en reprenant les termes de Pablo Neruda pour le définir comme un « long pétale d’océan, de vin et de neige ».
Sur la scène, Rony Brauman a ensuite répondu aux interrogations, parfois appuyées, de la journaliste et auteure Mémona Hintermann pour donner son sentiment sur les Urgences : « Il existe une urgence sociale d’agir. Si on ne fait rien, un préjudice irrémédiable va arriver. » Ce ne sont pas les acteurs qui manquent pour lutter contre ce phénomène du fait de la « polysémie du mot », comme il le précise.
Ancien président de Médecin Sans Frontière, le médecin engagé dans l’humanitaire s’intéresse aux conflits. Non sans envoyer des pics comme lorsqu’il évoque une « humanité digne d’intérêt » et une « humanité dérangeante » pour évoquer la différence de traitement entre les réfugiés ukrainiens et d’autres réfugiés. Ou à qualifier la guerre en Libye comme un « énorme mensonge propagandiste ». Concernant la prise du pouvoir des Talibans, il la justifie par le fait que « le pays est un charrier ».
Enfin, Rony Brauman est également revenu sur la définition des guerres humanitaires auxquelles il s’intéresse, en Somalie, au Kosovo ou en Libye. « C’est la notion actuelle de la guerre juste, explique-t-il. Si je me suis engagé, c’est parce que j’avais la conviction qu’elles allaient causer plus de mal que bien. » Ne serait-ce pas là la définition de l’humanisme ?