La salle Isabelle Autissier était prisée, ce samedi, pour la conférence sur les terroirs face au changement climatique. Pour l’animer, Claire Delfosse et Sylvaine Boulanger, géographes, se sont penchées sur l’adaptation des terroirs au changement climatique, spécifiquement sur des territoires viticoles ou producteurs de fromages.
Grâce à des produits labellisés, certains terroirs gagnent une image de qualité. « Par exemple, les produits AOP correspondent à des zones délimitées officiellement et pouvant avoir des caractères paysagers spécifiques. Les savoir-faire locaux sont transmis au sein des familles et de la profession », détaille Sylvaine Boulanger.
Le changement climatique bouleverse les acquis
Mais avec l’augmentation de l’effet du réchauffement climatique, certains territoires doivent s’adapter pour garder la qualité de leurs productions. « Il faut savoir qu’il y a un cahier des charges très précis. Mais pour faire face aux effets du changement climatique, il y a trois réactions possibles, explique Claire Delfosse. Des actions spontanées des agriculteurs, des ajustements au cas par cas des réglementations ou encore des propositions provenant du terrain soumises à la légalisation progressive. »
Par exemple, sur les vignes, l’augmentation des chaleurs multiplie le stress hydrique des plantations. Celui-ci, s’il est court, peut avoir des effets positifs sur la teneur en sucre du raisin, ou la qualité des vins. Au contraire, il peut affecter la quantité et la qualité de la récolte, bloquer la maturité des fruits et légumes, ou diminuer l’effet de photosynthèse.
C’est pourquoi certains producteurs s’adaptent et végétalisent davantage leurs prés et pâtures. « On aperçoit un retour des pré-vergers (pâture ornée d’arbres fruitiers) sur les terrains de production », justifie Claire Delfosse.
Les terroirs vont donc devoir continuellement s’adapter pour protéger leur population, leur territoire et leurs activités économiques.