Prévision des étiages en terres arides

Mise en place d’une veille géonumérique pour anticiper la gestion de
l’eau au Maroc

Penser la bonne gestion de l’eau au Maroc est à la fois difficile et indispensable. Le pays est confronté à une période de phénomènes météorologiques extrêmes et son territoire connait une mutation démographique importante. Les zones rurales s’urbanisent et l’exode rural s’intensifie. De même, les activités agricoles et industrielles s’accentuent.

Cette nouvelle situation du pays provoque un déséquilibre entre les ressources en eau disponibles et les besoins en eau. Le risque de pénurie d’eau est désormais très élevé. Le Maroc se situe à la 27e position (sur 164) dans le classement mondial du stress hydrique.

Le climat devient de plus en plus aride, les étés sont très chauds et les hivers très froids. Les apports en eau s’appauvrissent. Le déficit pluviométrique engendre des périodes de sécheresses sévères. Depuis 1990, la température moyenne sur le territoire a augmenté de plus 0,42°C. Ikram Boutirame, doctorante à l’Université de Lorraine s’intéresse au bassin de l’Oum Er’Riba qui alimente notamment les villes de Marrakech et de Casablanca. Le taux de remplissage du bassin a diminué de moitié passant de 8,8% en 2022 à 4,39% en 2024. C’est un bassin intéressant car il est caractérisé par une activité agricole et minière intense, qui nécessite donc de grandes ressources hydriques.

L’étudiante souligne la nécessité d’une gestion intégrée des ressources en eau disponibles, mettant en relation à la fois les gestionnaires directs et les recherches scientifiques universitaires.
Néanmoins, l’information dans le pays est difficile d’accès et présente à la fois des lacunes et des erreurs. Sa thèse se repose sur le traitement des images satellitaires, ces visualisations révèlent l’alimentation du modèle hydrologique et permettent d’inscrire des projections futures afin de prédire l’impact des changements
climatiques actuels et futurs sur la disponibilité de l’eau.
L’objectif est d’évaluer la vulnérabilité de l’agriculture, de quantifier le stress hydrique pour chaque parcelle de la région et de quantifier les besoins en fonction des différentes activités.