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Mangez du pâté lorrain !

La pluie n’effraye pas le festivalier déodatien ! Pour preuve si besoin en était, le coup d’envoi était à peine donné par l’inauguration de la carte IGN, dans le hall de la gare SNCF, que les festivaliers s’appropriaient cette 30e édition. Place du marché, devenue pour la circonstance Place de la Gastronomie, la toute première conférence servie par l’agronome, enseignant-chercheur français, Marc Dufumier et par Gilles Fumey, enseignant-chercheur, géographe et Président de l’ADFIG (Association pour le Développement du FIG) accueillait quelque 250 personnes. Plus une place assise et des chaises devaient même être apportées ! Convaincants, les deux spécialistes défendent âprement le principe d’agro-écologie. Lequel permettrait de lutter contre «La faim dans les pays pauvres», thème du débat.

Marc Dufumier expliquait que, pour inspirer des pratiques agricoles novatrices, rien n’est actuellement possible sans une réforme en profondeur de la PAC (Politique Agricole Commune). Pour faire simple, il s’agit de réaliser un usage intensif des ressources naturelles renouvelables, dont les rayons du soleil captés par les végétaux. Un système qui passe par une couverture végétale, la plus totale, et la plus permanente possible.

L’agroécologie exige aussi d’être économe en énergie fossile et de ne plus utiliser d’agro-toxiques. L’agronome préconise également l’association arbres, cultures annuelles et élevage, des systèmes symboles de l’agro-écologie.

Autre aspect du problème, l’agriculture productiviste actuellement mise en œuvre est très destructrice en étant consommatrice d’engrais de synthèse, de carburants ou de pesticides.

L‘excédent de nourriture de piètre valeur nutritive provenant de l’Europe, des États-Unis et d’une partie de l’Amérique du Sud est létale pour l’agriculture d’autres parties du monde.

«Produire moins chez nous, c’est permettre aux peuples de produire chez eux ce dont ils ont besoin et de se nourrir correctement sans avoir à dépendre de nos excédents bas de gamme !»

Privilégier les circuits courts, autant que possible nationaux, et comme l’y invitait Gilles Fumey dans une boutade : «Mangez du pâté lorrain, plutôt que du pâté brésilien !» Autrement dit : mangez moins, entre autres de viande, mangez mieux, et il y en aura pour davantage de gens !