Agnès Ledig : créatrice d’univers


Personnalité majeure de cette édition du FIG, l’écrivaine Agnès Ledig a accepté de répondre à quelques questions sur la création originale de ses célèbres romans.

 

Comment créez-vous vos personnages ?

C’est une question-piège car j’ai une énorme bibliothèque interne où j’ai intégré plein d’expériences. Que ce soit quand je croise des gens, quand je lis des choses dans le journal, ou dans des manifestations, j’arrive à capter des petits détails. Ensuite, au moment où j’ai besoin de sortir un personnage, je vais chercher toutes ces infos, je les mélange comme dans un shaker et voilà.

Comment arrivez-vous à ce niveau de détails dans les personnalités des protagonistes, malgré leur âge et leur genre différents des vôtres ?

Avec mon hypersensibilité, j’ai peut-être cette chance de capter les émotions avec une finesse particulière. Ça demande aussi une notion d’empathie, il faut savoir se mettre à la place d’un personnage. Comme un acteur jouant un rôle, je me mets vraiment dans leur peau quand j’écris et j’essaie d’imaginer ce qu’ils peuvent ressentir.

Par quel processus créez-vous vos histoires ?

Je n’ai aucune astuce parce que je n’ai aucune réponse à cette question (rires). Je pars souvent d’un thème et les choses me viennent sans que je comprenne pourquoi ou comment. C’est comme si j’étais simplement le canal de quelque chose qui vient d’un peu plus loin et je cueille les idées qui ont mûri sur mon arbre d’écriture. C’est extrêmement difficile d’expliquer le fonctionnement de l’inspiration (rires).

Avez-vous un public restreint ?

Le public est très varié car je pense qu’il y a une notion d’universalité de l’émotion. Cela explique qu’à 20 ou 60 ans, on vit un chagrin de la même façon. Certes, on a son expérience, chacun son parcours de vie mais on se retrouve autour de ça, que ce soit ici ou à l’autre bout du monde, dans des peuplades de la forêt amazonienne comme au cœur d’une grande ville. Les émotions humaines restent les mêmes et ce qui m’intéresse c’est de décortiquer ça.

Vous excellez dans l’art du roman, vous vous êtes essayée à la BD, que pensez-vous du genre de l’autobiographie ?

Cela tombe bien puisqu’il se trouve que je vais sortir le 12 octobre “Sous l’écorce”, dans la collection Secrets d'Écriture auxEd. Le Robert. Dans celui-ci, je me livre sur les raisons qui m’ont amené à écrire, comment je travaille au quotidien, comment j’arrive à puiser ces fameux détails ou encore mes inspirations. En reprenant tout cela, ce livre est une sorte de biographie sur mon travail.

 

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