Irène Frachon et le Médiator : retour sur une affaire d’ampleur

Pneumologue connue pour ses dénonciations à l’égard du médicament Médiator, Irène Frachon fait face à l’ancien président de Médecins sans Frontière, le président du FIG 2023 Rony Brauman. Un temps animé d’une main de maître par Jean Lebrun.

Pour les têtes d’affiche du musée Pierre-Noël, les férus d’affaires ont fait la queue pendant une vingtaine de minutes. Résultat : la salle François-Cholé était pleine en quelques minutes ! Avec ses pointes d’humour, le journaliste Jean Lebrun présente les deux invités en créant une fausse hostilité entre les deux, dans un esprit bon enfant qui ne les laisse pas de marbre. Irène Frachon débute par une remise en contexte pour le public. Le Médiator, coupe-faim du laboratoire Servier, est en circulation depuis les années 70 et avec lui s’accompagneraient plus de 2 000 décès. Révoltée par une découverte de la sorte, la pneumologue sort, en 2010, un livre au titre qui en a dérangé plus d’un : "Médiator 150mg - Combien de morts ?" Attaquée en justice après publication, elle est sollicitée par de nombreux professionnels qui veulent travailler avec elle, dont Rony Brauman, qui la connaissait quand elle était à MSF.
Même avec un allié de la sorte, en face le laboratoire Servier a usé de stratégies majeures : “Ils ont consacré un budget bien plus conséquent en marketing qu’en recherche et développement, histoire d’être intouchables. Pour ça, ils ont envahi les hôpitaux et les cabinets pour convaincre de prescrire leurs médicaments en échange de grand dîner prestigieux et autres avantages”, raconte la pneumologue brestoise. Ils ont même influencé les associations de patients pour prendre de court l’opposition."

Jean Lebrun enchaîne ensuite pour leur demander un avis sur les médias lors d’affaires comme celle-ci. Rony Brauman refuse de "condamner la globalité des médias" : "J’ai du respect pour des reporters sur le terrain comme j’ai du mépris pour des éditorialistes bien connus”, ce qui a pour don d’amuser la salle. Aux yeux d'’Irène Frachon, “les médias ne permettent pas de mettre une affaire aussi grosse sur le devant de la scène, l’espace est trop restreint. D’où mon idée de livre et de BD en 2023”.