Mais que sont donc les déserts ?


Fortes de presque une journée de « recul » les personnalités qui ont inauguré le 33e Festival International de Géographie ont souligné l’importance de l’événement, son utilité voire sa nécessité. Pour dorer l’image d’un territoire, rassembler les peuples ou faire avancer la science. Même si, le directeur scientifique l’affirme, on mettra davantage en lumière « les différentes acceptations du terme « désert » qu’on en donnera une définition !

 

« Waouh ! Il y a aussi beaucoup de monde en haut ! » Surpris, François-Xavier Fauvelle, au moment de prendre la parole sur la scène. Le président 2022 qui, jusque-là, suivait les interventions depuis le premier rang du rez-de-chaussée de l’espace Georges-Sadoul, a été surpris par la mobilisation du public à l’inauguration du 33e Festival International de Géographie. L’historien et archéologue, spécialiste de l’Afrique, a encore deux jours pour mesurer l’impact du festival tant sur la ville et les consciences que sur la science. L’impact sur la ville, le maire Bruno Toussaint en a fait le fil rouge de son intervention. Impact sur l’image, sur l’économie du territoire, sur la fierté des habitants. Des habitants que le député David Valence souhaiterait voir aussi curieux tout au long de l’année, pour regarder au-delà de la haie de thuyas, qu’ils ne le sont lors du Festival, au point de devenir des « combattants de l’humanisme » à l’heure où ça n’échappe à personne que les partis nationalistes gagnent du terrain ici comme ailleurs. Il y a un point qui n’a pas échappé au préfet Yves Séguy, c’est le côté exceptionnel de l’événement. « Je crois qu’on s’en rend davantage compte quand on vient de l’extérieur. » Le représentant de l’État salue l’initiative et l’ambition qui ont impulsé le FIG, se montre reconnaissant pour l’animation du territoire, la culture et la politique d’éducation qu’il véhicule. Et surtout, il affirme « être de ceux qui, au quotidien, s’emploient à lutter contre les déserts ».

Fascinants, attirants, intrigants

Les déserts… voilà le thème qui, durant ces trois jours, est étudié, analysé, décortiqué. Le directeur scientifique Julien Brachet affirme qu’ils « fascinent », « attirent », « intriguent » les artistes, les auteurs, les philosophes. Souvent perçus comme des territoires à conquérir, ils sont importants pour nombre de peuples, « en tant qu’espaces réels ou imaginaires ». « Mais les images d’Epinal sur les déserts ne nous disent finalement pas grand-chose, et la géographie nous mène sur d’autres terrains ». Que Julien Brachet explore, sans pour autant être en mesure d’en donner une définition. « Il est difficile d’apporter une réponse consensuelle à la question « Qu’est-ce qu’un désert ? » et il est vaine quête que de chercher à le localiser. Les déserts sont loin d’être figés, vides, mystérieux, sauvages.»

L’historien et archéologue François-Xavier Fauvelle (photo), auquel on a confié les clés de la maison 2022, a fait du Sahara le cœur de son échange avec le journaliste Jean Lebrun, vendredi soir. Pas le Sahara d’aujourd’hui, mais celui d’il y a 20 000 ans, puis celui du Moyen Age et des royaumes courtiers, celui traversé par Musa, sultan du Mali, pour rejoindre La Mecque vers 1324. Le désert pour aborder l’histoire, ça n’est pas si loin finalement de la vision du géographe Julien Brachet : « Nous verrons pendant ce Festival comment s’incarnent, dans les déserts, les grandes transformations du monde. » Verdict dimanche.

 

La ville désert en quête dindices 30 09 2022