Un autre regard sur le monde vivant : "Emerveillez vous !"
Accessible, simple et directe, Isabelle Autissier, grand témoin du FIG 2020, et, tout aussi sincère, Vincent Munier, photographe animalier, ont trouvé salle comble dimanche matin à l’Hôtel de Ville pour une rencontre orchestrée dans le cadre du FIG.
Durant près de deux heures, tous deux ont partagé leurs inquiétudes face à des questions d’urgence écologique et leur ressenti à propos du rapport entre l’humain et la nature.
Avec toute la modestie qui caractérise les belles personnes, Isabelle Autissier et Vincent Munier expliquaient d’une même voix qu’il convient d’accepter de passer du temps et d’accumuler les connaissances pour assurer sa propre sécurité avant de partir à l’aventure. C'est à ce prix que l'on peut prétendre atteindre le moment de grâce rêvé. Tant Isabelle Autissier sur les mers que Vincent Munier aux confins de la planète se qualifient de solitaires. Et estiment que se sentir en humilité et fragile se vit seul. «Lever les yeux vers le ciel pour y regarder les étoiles est un moment poignant. Sur terre, on utilise la nature, en mer, le rapport est différent.» déclarait la navigatrice. «J’ai l’impression d’être plus vrai, je me sens vivant parmi les éléments naturels extrêmes, c’est compliqué de rentrer parmi les laideurs de la civilisation…" confiait le photographe en parfait accord sur l’idée qu’il faut apprendre à lâcher prise et arrêter de s’accrocher : «la nature c’est presque déjà un médicament, ça fait un bien fou !»
Une attirance pour les mers et les contrées froides réunit aussi Isabelle Autissier et Vincent Munier.
Présidente de WWF, une œuvre qui s’attache à préserver les régions et espèces sauvages menacées, la navigatrice sait la fragilité déjà tellement dégradée de la nature. Et veut partager sa ferveur. «On défend ce que l’on aime, le rapport entre l’homme et la nature est faussé. On marche sur la tête. Pour le climat, il nous faut passer du monde d’avant au monde d’après».