Matthieu Gounelle
Matthieu Gounelle travaille sur les météorites au Muséum de Paris. Il a publié plusieurs recueils de poèmes et a évoqué les destinées des pierres tombées du ciel dans différents ouvrages (PUF, coédition Flammarion / éditions du Muséum). Un astéroïde porte son nom.
Crédit photo : Francesca Mantovani - Editions Gallimard
Bibliographie sélective
« Un ciel de pierres »
aux éditions Gallimard
Tout dans l’Atacama tend à disparaître. L’horizon d’abord, et puis les ombres qu’on aperçoit à peine. Les météorites que nous enlevons à la Terre. Les Changos, exterminés sans lutter, brisés par la variole et le catholicisme, les mines et l’alcoolisme. Et puis les opposants à la dictature de Pinochet dont les os fragmentés, bien qu’invisibles, se dressent à l’horizon comme des pierres sacrées, livides et n’oubliant rien.
Quant à savoir pourquoi ces histoires de disparus me touchent tant, moi dont la famille n’a rien à voir avec l’Amérique latine ni avec le militantisme politique, je ne sais pas tout à fait. Sinon que quelqu’un manque. Et que cette personne qui manque c’est elle que je cherche, en même temps que les météorites.