Le Chili, terre de mégafeux


Samedi, sous la houlette de la géographe et connaisseuse du sujet Cécile Falies, Emma Andrieux, géographe, Andrès Ibaceta, ingénieur en prévention des risques, le chilien Antonio Tapia et Larry Ouvrard, directeur départemental des services d’incendie et de secours, ont évoqué le problème des mégafeux au Chili.

En 2017, 2022 ou encore en 2023, les mégafeux du Chili ont souvent été évoqués dans l’actualité. Mais qu’est-ce qu’un « mégafeux » ? Selon Emma Andrieux, le terme est né en 2005 dans la bouche de Jerry Williams, responsable du service américain des forêts. Pour le définir, Larry Ouvrard, opérationnel sur le sujet, préférera parler de « feu hors norme, difficile à maîtriser car on a un temps de retard pour le maîtriser. »

En France, le phénomène reste plutôt rare. Mais savoir comment s’adapter est essentiel. « S’il y a une bonne prévention, il y aura très peu de dégâts », poursuit le directeur départemental des services d’incendie et de secours. Ce qui fait défaut au Chili. « Nous sommes plus préparés pour la réponse que la prévention » explique Andrès Ibaceta en bon connaisseur du sujet.

Une situation qui peut s’expliquer par la volonté locale de vouloir voir les retours sur investissements. Sauf que la situation évolue au fil du temps : « À chaque fois qu’il y a ce type d’urgence, le pays commence à demander des réponses. Aujourd’hui, il y a beaucoup de savoirs pour y répondre », argumente Antonio Tapia, ex-membre de l’Office national des urgences du ministère de l'intérieur (ONEMI) dans le pays longiligne.

Ces derniers temps, le salut passe par la coordination des différents acteurs que sont les autorités locales et nationales, les pouvoirs publics et les habitants. Surtout pour ces derniers car, comme le rappelle Larry Ouvrard, « « 99 % des départs sont anthropiques », sous-entendu œuvres de l’Homme.

Une autre solution est la création de la commission nationale des forêts (CONAF) dans les années 1970. « Le problème est que 60 % du CONAF travaille d’octobre à avril, période où il y a le moins de feux de forêt », précise Andrès Ibaceta.

Ceci, sans oublier la coopération entre acteurs opérationnels et scientifiques. « L’apport de la cartographie est essentiel », conforte Larry Ouvrard. Là encore, à l’instar de bien d’autres rendez-vous de ce festival, l’idée de « faire-ensemble » en ressort gagnante.

 

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