Plongée dans la vie d’un naturaliste sur tous les fronts : Alexandre de Humboldt


Pour ouvrir le monde des conférences en cette édition 2022, Gilles Fumey, ancien président de l’ADFIG, nous conte la vie d’un personnage hors du commun et avant-gardiste qui a marqué l’histoire de la Terre, dans tous les sens du terme, Alexandre de Humboldt.

20 juillet 1969 : l’Humanité comprend sa place ainsi que celle de la Terre, cette sphère fragile et perdue dans l’univers. Pourquoi évoquer cet événement ? Car 200 ans plus tôt, en 1769, va naître un personnage dont les travaux de recherche vont révolutionner la vision que nous avons de notre planète et sa constitution. Né de Marie-Elisabeth Colomb, « un nom qui le destine à parcourir le monde » souligne avec amusement le géographe lors de sa présentation. Il enchaîne en expliquant qu’à la mort de sa mère, Alexandre décide enfin de prendre le large. De 1799 à 1804, il va parcourir l’Amazonie, les Andes et le Mexique. Avec son coup de crayon, le continent de l’ouest va passer de simple territoire griffonné à un chef-d’œuvre d’architecte aux dimensions millimétrées. « 7 à 8 hommes à son service pour porter, thermomètre, baromètre, hypsomètre, boussole, théodolite… en plusieurs exemplaires évidemment ! », c’est dans cette liste sans fin que Gilles Fumey parodie la méthode de travail du naturaliste allemand, en faire toujours plus.

Un désordre ordonné.

Dans la deuxième partie de la conférence, l’enseignant-chercheur tente de raconter, en un minimum de temps, tous les centres d’intérêt qu’un amoureux de la science peut avoir en une vie. Pour entrer dans le thème de cette année, Alexandre n’a pas eu de difficultés : il vivait pour le désert. Zoom sur les oasis et les montagnes, composants évidents du désert, qui étaient loin de l’être en son temps ; l’étrange existence des chameaux dans un environnement aride ; la création des déserts grâce aux courants marins froids, empêchant l’évaporation de l’eau et l’irrigation des sols. Les chapitres « coq à l’âne », c’est le surnom amusant que donne Gilles Fumey aux chapitres hors du commun du scientifique : étude des chiens sauvages en Amérique Latine sur une page, mangeurs de terre-glaise sur une autre, sans oublier la relation pré-coloniale des populations d’Asie et d’Amérique. En résumé, s’il est possible d’en faire un, monsieur Fumey est un amoureux du travail et de la rigueur de cet homme humble pourtant décrit comme « la personne la plus connue sur Terre après Napoléon », en cette époque bien sûr. Le public finit cette biographie sur les sages paroles du géographe « Le FIG c’est aider à faire connaître des gens peu connus et pourtant exceptionnels ».

Alexandre de Humboldt 1769 1859 ou comment faire la géographie des déserts 30 09 2022