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L’œil d’Isabelle Autissier

« Malgré un contexte un peu compliqué, ce Festival International de Géographie a rempli son objectif, qui fait aussi sa spécificité : être un lieu de débats de haut-niveau entre spécialistes ; être un lieu de débats entre des gens comme vous et moi. »

Isabelle Autissier, Grand Témoin de cette 31e édition, peut en parler d’autant plus librement qu’elle connaît le Festival « qui me traite bien ! » sur le bout des doigts, elle qui y participe régulièrement en qualité d’invitée ou d’intervenante.

Sa vision de l’événement, son rôle, est clair et clairement exprimé : « Alors que la science est aujourd’hui facilement suspectée, avec une remise en cause de la parole des scientifiques, il est important que ce débat existe. Il permet à la société de s’approprier des réalités, pour que les politiques puissent prendre leurs décisions, pour que chacun avance dans ses choix. »

La navigatrice, présidente de WWF France, a apprécié la diversité des opinions des géographes et rappelle que « les scientifiques émettent des hypothèses, les testent les confrontent pour que se forment des consensus scientifiques qui n’excluent sûrement pas les controverses et les débats. »

Pourquoi Isabelle Autissier prend-elle toujours autant plaisir à fréquenter le Festival International de Géographie ? Ça n’est pas pour l’air marin et la beauté de la côte, on est bien d’accord. C’est qu’il se passe autre chose, à Saint-Dié-des-Vosges, ville de moyenne montagne de près de 20 000 habitants. Quelque chose d’humain à laquelle l’auteure est particulièrement attachée. « A côté des questions scientifiques un peu dures, il y a l’émotion, le vécu, les sens, ce que nous percevons du monde extérieur, comment les sujets abordés nous interpellent, nous choquent, nous mettent en colère parfois. Beaucoup d’intervenants ont parlé de leurs émotions et la question du climat nous pousse à des émotions, lorsque les forêts brûlent, lorsque l’on fait face à la détérioration de la vie sauvage. » Et le Grand Témoin 2020 de conclure sur un point qui explique peut-être pourquoi, dans le contexte actuel, les organisateurs se sont battus pour le maintien de cette 31 édition : « On ne construit pas la société de demain chacun dans son coin, mais ensemble. »

Un mot de la fin mobilisateur, fédérateur, fidèle à l’image qu’Isabelle Autissier a su dégager tout au long de ces trois jours de festival.