BUS

Chauffeur de bus virtuel, ça vous dit ?

« Je mets ma ceinture ? » « Euh… à votre avis ! » Certes, le bus garé devant le Salon géo-numérique ne prendra jamais le départ, mais tant qu’à simuler, autant le faire bien. Alors l’enseignant qui, trois minutes dans sa vie, va prendre le volant de ce 19 tonnes, attache sa ceinture. Sur les écrans qui font office de pare-brise, défilent un centre-ville et ses pièges (feux tricolores, piétons indisciplinés, voitures qui doublent par la droite), une autoroute mouillée, de nuit, et ses carambolages… C’est Philippe Colin, formateur Transdev, qui choisit la situation dans laquelle va se trouver son «cobaye».

Et ils sont nombreux, depuis vendredi, à être montés dans ce bus Transdev. Un simulateur, utilisé habituellement pour la partie théorique de la formation continue des conducteurs de cette société de transport, qui n’a été mis entre les mains du grand public que quatre fois en deux ans. Et «grand public», au sens premier du terme. Pas d’enfants au volant, c’est un simulateur, pas un jeu vidéo ! «Ce bus peut aider à prendre conscience des problématiques que rencontrent les chauffeurs dans l’exercice de leurs missions quotidiennes, explique Philippe Colin. Il faut savoir par exemple qu’un bus de 19 t pèse 608 tonnes lorsqu’il est lancé à 80 km/h !». Alors comme on ne l’arrête pas aussi facilement qu’une Twingo, il vaut mieux ne pas décider de traverser la route lorsqu’il est à quatre mètres ou lui griller la priorité… «Il faut savoir également que le rétroviseur intérieur sert uniquement à regarder ce qu’il se passe à l’intérieur du bus. On n’a aucune visibilité à l’arrière sur 60 m !». Il est donc extrêmement dangereux de longer ce type de véhicules lorsqu’on est piéton, ou de les «coller» lorsqu’on est automobilistes ou motards... Des comportements très fréquents, selon Mickaël, un autre apprenti-chauffeur (photo) : «Je crois qu’on ne respecte pas les bus. Personnellement, je fais attention parce que j’ai des enfants, mais je me doute bien que tout le monde ne le fait pas forcément...».