Le récit de voyage : mode d’emploi


Qu’il s’agisse d’un simple récit, d’une écriture mêlée à l’enquête journalistique ou d’enquêtes de fonds, les façons de retranscrire le voyage peuvent varier. Une diversité évoquée par Julien Blanc-Gras, Cédric Gras ou encore Olivier Weber lors d’une rencontre à la Tour de la Liberté ce samedi matin.

Voyager constitue le moteur de nombreuses personnes souhaitant découvrir le monde. Des voyages nombreux, qui constituent autant d’histoires différentes. Des voyages qui sont aussi motivés par des raisons variées : la curiosité, l’envie de découvrir le monde ou de se rassurer sur l’humanité.

Pourtant, tous ne sont pas racontés. Et lorsque ces voyageurs décident de les retranscrire, les façons de le faire peuvent également diverger. Cela peut passer par le récit classique certes, mais aussi par le roman. « On se dissimule derrière la fiction pour dire plus de choses », témoigne Julien Blanc-Gras. « A travers le destin d’une personne, on peut en résumer des milliers d’autres », poursuit l’écrivain Cédric Gras.

« Voyager, c’est d’abord une aventure humaine, c’est sortir de sa zone de confort, prendre des risques. C’est une forme de liberté de pensée », souligne Olivier Weber, écrivain et grand reporter.

L’adage est bien connu : chaque personne participant à un même voyage en aura une vision et une façon de le "travailler" différentes. « On met nos notes en ordre pour essayer d’en faire une tambouille littéraire digeste », explique Julien Blanc-Gras. Olivier Weber, écrivain et grand reporter, préfère faire la différence entre un récit de voyage basé sur la prise de note et le roman où existe la nécessité d’anticiper en créant un monde et des personnages. Alors que Cédric Gras, lui, aime se documenter pour enrichir ses récits.

Pourtant, les livres racontant les voyages sont nombreux. « Il faut actualiser la connaissance du monde, c’est pour ça qu’il faut voyager », argumente Cédric Gras.

Des récits qui peuvent parfois faire passer des messages. « Tous mes livres sont des tragi-comédies. Je traite des sujets graves de façon légère. L’humour permet de révéler des choses sans attaquer frontalement », raconte Julien Blanc-Gras complété par Olivier Weber « L’humour sert à survivre ». Libre à chacun, ensuite, d’interpréter le message comme il l’entend.

les assoiffés de liberté 01 10 2022