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« La vie internationale, c’est soit la guerre, soit la conversation »



Alors que la conférence sur les questions de racisme en géographie s’achève à l’Espace Georges-Sadoul, c’est au tour d’une nouvelle rencontre de prendre place. Son sujet : l’Union européenne peut-elle construire son avenir sans la Russie ? Une question diplomatique actuelle que les intervenants ont décortiquée sous les yeux des festivaliers venus nombreux. Non sans quelques querelles verbales.

 

Une confrontation d’idées animée s’est tenue ce samedi matin. Trois conférenciers se font face : Sylvie Bermann, Jean-Sylvestre Mongrenier et Michel Foucher. En préambule de cette table ronde, Christian Pierret, fondateur du FIG et ancien maire de Saint-Dié-des-Vosges, propose une approche historique, culturelle et linguistique des relations entre l’Europe et la Russie : « 2 000 mots français fleurissent dans la langue russe» affirme-t-il. C’est ensuite au tour de Sylvie Bermann de prendre la parole. La diplomate conçoit difficilement une relation entre l’Union européenne et la Russie ne reposant que sur des sanctions : «Les sanctions ne doivent pas satisfaire les opinions publiques mais ramener aux négociations ». Selon elle,  la discussion et la négociation entre les Européens et les Russes sont primordiales.

Un avis que partage difficilement son homologue, Jean-Sylvestre Mongrenier. S’il ne nie pas l’importance de la discussion entre les deux entités politiques, le chercheur note que la Russie est tournée depuis longtemps vers l’Est, et plus particulièrement vers la Chine : «  Le siècle d’or de la Russie a été très influencé par les pays asiatiques ».

 Si les deux intervenants continuent d’opposer leurs arguments, Michel Foucher n’est pas en reste : «Au niveau international, il faut savoir parler avec des personnes que l’on n’apprécie pas». Rejoignant les positions de Sylvie Bermann, l'ambassadeur préconise le dialogue entre l’Union européenne et la Russie, ajoutant avec ironie : «On a qu’à faire des économies et fermer les 130 ambassades dans les pays qui ne sont pas démocraties».

Comme une pique lancée à Jean-Sylvestre Mongrenier, le géographe souligne qu’ «il y a moins de 25 millions d’habitants à l’est de l’Oural». Il est clair à ses yeux : les Russes se sentent plus proche de l’Europe que de l’Asie.

Ainsi s’achève cette discussion passionnée, si présente au FIG.