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Le viol comme arme de guerre



Ce samedi matin, à l’INSIC, Cécile Coudriou, présidente d’Amnesty International France, a présenté le travail mené par cette ONG. Principalement consacrée à l’alerte des gouvernements nationaux, des actions sont aussi menées au travers des médias et réseaux sociaux. Leur but : sensibiliser aux drames qui se produisent dans le monde. L’utilisation des violences sexuelles, et plus particulièrement du viol, comme arme de guerre est un fait d’actualité.

 

« Voir un amphithéâtre plein à 10 h 30, sur cette conférence aux réalités terribles, […] je vous remercie ». C’est ainsi qu’a débuté la prise de parole de Cécile Coudriou. Après un bref rappel de la place de la femme en temps de guerre comme « repos du guerrier » ou « récompense de guerre », la présidente s’est exprimée sur le viol comme variable inévitable de la guerre. C’est seulement dans les années 1990 que les idées associées au viol changent. « Viols de masse » fait alors partie des expressions employées pour désigner le viol comme arme de guerre. Et cela est (hélas) facilement illustrable. Lors du conflit dans les Balkans, les Serbes ont perpétré quelque 200 000 viols sur les populations bosniaques. Même chose au Rwanda en 1994. 250 000 personnes violées. Ces actes deviennent des logiques de guerre menées dans un objectif de suppression ethnique. Supprimer la vie de la victime mais aussi les vies à venir en détruisant les organes génitaux.

Les évènements actuels du Tigré viennent contredire ceux qui pensent que les viols en temps de guerre sont des actes révolus. Des femmes sont victimes de violences sexuelles sans que les médias ne s’y intéressent. Il en est de même dans les prisons de Syrie. Cécile Coudriou rappelle tout à coup : « Je vous prie de m’excuser si c’est difficile à entendre, mais la voix des victimes est importante ». D’autant qu’elles subissent des conséquences physiques et psychologiques sur le long terme. Une peine à laquelle s’ajoutent la stigmatisation de la société et le rejet par leur famille.

Et les responsables ne sont pas toujours punis, bien que mis en lumière. La preuve avec l’affaire Jean-Pierre Bemba : ce haut responsable en République Démocratique du Congo (RDC) a finalement été acquitté des 14 ans de prison pour les crimes qu’il avait commis.

"L’homme qui soignait les femmes", film se déroulant en RDC, est peut-être le meilleur moyen de terminer ce récit glaçant. Le combat d’un homme médecin et gynécologue devenu héros de la défense des victimes de viols.

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