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Le climat des villes n’est pas celui des champs

C’est un fait avéré en France, le climat en ville n’est pas le même que celui à la campagne. Durant une heure, Malika Madelin, enseignante chercheuse, Salem Dahech, professeur à l’Université de Paris et Vincent Dubreuil, professeur à l’Université de Rennes vont expliquer ce phénomène via les études qu’ils ont réalisées.

Les trois intervenants ont des expériences très diverses car ils ont travaillé sur des territoires très différents en passant de la ville de Rennes à celle de Sfax. Malgré cette diversité, les résultats de leurs études convergent vers les mêmes solutions.

Vincent Dubreuil commence la conférence en exposant une étude menée dans l’agglomération rennaise. En premier lieu, il rappelle que l’on vit sur une planète où la majorité de la population réside en ville. Mais la thématique du climat urbain a émergé assez tard en France, elle a été amenée progressivement avec l’apparition de pics de pollution et la canicule de 2003. «Lorsque l’on étudie le climat urbain on se retrouve confronté à des problèmes de méthodes si on utilise des réseaux traditionnels. Parmi ces méthodes employées figure l’utilisation des images satellites. Mais avec ce dispositif, on est obligé de travailler avec des températures de surface et non la température de l’air» explique le professeur rennais.

La différence de température entre la ville et la campagne est due à la spécificité du bilan radiatif en ville. Ce bilan peut favoriser la mise en place d’un Ilot de Chaleur Urbain (ICU). Ce réchauffement va être dépendant des caractéristiques de la ville, du type de climat, des conditions météorologiques… Chaque îlot de chaleur est donc spécifique et modulé par le type de climat dans lequel il se trouve, tout dépend de facteurs tels que l’environnement ou la densité de l’urbanisation.

Salem Dahech explique la nécessité de limiter la température dans les centres urbains afin de diminuer la pollution de l’air ou d’éviter d’atteindre des températures caniculaires. Les solutions pour réduire ces îlots de chaleur sont multiples. Par exemple, il faudrait minimiser les sources de chaleur telles que les surfaces bâties et à l’inverse, favoriser les sources de fraîcheur en ajoutant des surfaces végétalisées telles que les parcs urbains. Parfois, certaines rues sont adaptées architecturalement pour rafraîchir la ville avec, par exemple, des murs blancs ou la création de zones d’ombre. D’autres chercheurs ont observé la méthode d’arrosage comme solution pour rafraîchir les zones urbaines durant l’été. Mais bien souvent, les solutions proposées ne peuvent pas être adaptées à tous les climats.

«Il existe des solutions durables face aux fortes chaleurs et pour ça il faut changer les comportements. Augmenter la résilience au sein des populations permet donc de réduire les vulnérabilités» conclut le professeur de l’Université de Paris.