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Vers un effondrement de la civilisation ?

L’effondrement du monde est un sujet qui inspire de nombreux auteurs. Le roman de Sandrine Collette «Et toujours les forêts» qui a reçu le prix Amerigo-Vespucci ce week-end en est le parfait exemple.

Le sujet intéresse également les festivaliers visiblement, puisqu’ils étaient nombreux dimanche matin, à 9 h 30, à avoir coupé court à la grasse matinée pour assister à la conférence intitulée «Vers un effondrement de la société ?».

Ils étaient près de 200 au sein de l’amphithéâtre du musée Pierre-Noël : «C’est la conférence organisée au musée qui a attiré le plus de monde de tout le week-end», glisse l’employée chargée de surveiller la jauge imposée par les mesures sanitaires.

Parmi les intervenants, des experts en collapsologie ont discuté de leurs visions divergentes de la situation : Philippe Pelletier, professeur à l’Université de Lyon 2 et auteur d’Effondrement et capitalisme vert : la collapsologie en question ; Renaud Duterme, géographe et auteur du Petit manuel pour une géographie du combat ; Laurent De Sutter, auteur d’une Lettre à Greta Thunberg ; et Laurine Leroux, romancière et auteure de Sanctuaire.

Durant un près d’une heure et demie, ils ont discuté à la fois de la cause du déclin de notre société, mais aussi du concept philosophique de Tabula rasa (littéralement table rase, concept selon lequel l’esprit humain nait vierge et est forgé par l’unique expérience) et du mythe de l’effondrement dans les œuvres de fiction : «La fabulation de la fin du monde est vieille comme le monde. Ce n’est pas un thème mais une chaine qui créé des tensions dans les romans ».

Le sujet a aussi été traité sous le prisme de l’économie, en parlant notamment du capitalisme vert, tel Renaud Duterme : «On doit choisir entre la protection de l’environnement et le capitalisme. Le capitalisme vert n’existe pas. Je pense qu’il faut brider le capitalisme pour le sortir de sa logique marchande».

Dans la salle, les festivaliers n’ont pas hésité à faire connaitre leur approbation, ou non, aux propos de intervenants en soupirant, ricanant ou en applaudissant. Certains n’ont également pas hésité à émettre des réserves quant à l’effondrement en lui-même : et si la société s’adaptait au monde qui change ?

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